Des jours que le temps
Est à l'orage.
La vie oscille,
Entre rire et pleurs.
Les mots n'ont plus,
La moindre couleur,
La moindre saveur.
Ils sont nus.
On les a déshabillés,
Et déshumanisés.
Ils sont sans lueur,
Sans chaleur,
Fades,
Si fades….
Proches du désespoir,
Ils errent en suspens,
Dans la nuit noire…..
Sans le moindre pouvoir.
On leur a ôté,
Toute vérité.
Ils ne parlent plus,
Ils ne disent plus,
Ils se terrent,
Ils se taisent…..
On les a rendus,
Impuissants,
Indifférents.
Ils sont devenus,
Si laids,
Si absents…..
Plus besoin de leur chercher,
Le moindre sens,
Car, ils n’ont, aucun sens.
Ni premier,
Ni cachés.
Ils ne sont plus.
Ils n’existent plus.
Ils sont morts.
On les a tués,
Pour les enfermer,
Et leur ordonner,
De ne plus, s’exprimer…..
Entre colère et Tristesse,
J’oscille.
Ma main saisit,
Ma boîte de couleurs.
Je voudrai m’exprimer.
Les traits maladroits,
Refusent de suivre leur voie.
Ils font, n’importe quoi.
Je m’agace,
Je m’enflamme,
Je m’énerve,
Je chiffonne,
Je déchire.
Je recommence,
Encore et encore.....
Qu’ai-je à faire ?
J’ai tout mon temps.
Mais, ils ne me répondent pas.
Le visage est de travers.
La bouche se tord.
Les yeux,
Pleurent, tout leur bleu.
Les couleurs se mélangent.
J’ai envie d’hurler
Assez!
Écoutez-moi!
Entendez-moi!
Aidez-moi!
Mais, peine perdue.
J’ai tout perdu.
Ma nuit,
Mes croquis,
Dans ma corbeille à papier.....
Mes crayons,
Je pourrai les casser.
Peut-être, se mettraient-ils
En colère.....
Se révolteraient-ils,
Et, enfin, traceraient,
Sur cette page blanche,
Le visage en pleurs
De cette fille
Qui avait trop de cœur….
Peut-être, délivreraient-ils,
Ce subtil message,
A celui qui épie,
Celui qui envie,
Celui qui se cache,
Derrière un masque....
Et n'est jamais, celui qu'il dit.
Peut-être sauraient-ils,
Lui dire Assez!
Ici, il pleut des larmes,
Et on s'alarme...............
Devant ces mots,
Qui s'enfoncent dans la nuit,
Quand, plus aucune lumière ne luit.
Seuls, mes doigts,
Courent sur un clavier,
Et griffonnent, sur du papier.
Entre mes doigts,
Mon dessin.
Ces coups de crayons,
Mes doigts qui estompent,
Rien ne va.....
Et, soudain.....
Sous mes yeux.....
Elle est là,
Face à moi,
Imparfaite,
Telle que je l'ai faite.
Du noir, du gris
Du rose, du rouge
Du marron, de l'orange
Elle est là,
Les yeux baissés,
Elle pleure,
Et m'emporte.
Dans ses larmes,
Elle m'alarme.....
Son cri,
Me saisit,
M''alarme
A Larme
Alarme
Elle est en larmes.......
BWS