18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 22:51

 

 

 

C’était l’une de ces journées où tout semblait encore ou à nouveau possible.                                       Un ciel bleu comme la mer, une belle balade à Monaco. Le début de l’été, ou plutôt du printemps, mais, ce jour-là c’était vraiment l’été, et elle avait à nouveau 20ans.

Il faisait si chaud, elle avait enfilé une robe sans manches, légère et décolletée, un peu trop peut être….

Ce jour-là était exceptionnel.

Elle n’avait pas remis les pieds sur le rocher depuis si longtemps, une dizaine d’années.                     Elle avait cette perception de plus en plus présente du temps qui passe et de ces lieux qui semblaient inscrits en elle. Tous ces lieux, tous ces instants de vie.          Elle en retrouvait l’odeur, le goût, les images, le « toucher » comme si elle entrait dans son présent en sentant toutes les émotions du passé, c’était indéfinissable et pourtant si troublant.

 

Elle avait d’abord cherché l’auditorium Rainier, car au départ elle venait assister à un concours de danse. Elle ne connaissait pas cet endroit. Elle y avait déposé "ses danseuses" et avait pris la direction du palais, de la cathédrale, du jardin……             Comme Monaco avait changé, et comme il restait si semblable. La première fois, elle était arrivée sur la place du palais avec une amie de passage retrouvée à des milliers de kilomètres, de leur île comme de leur enfance, c’était inattendu et incroyable. Il faisait froid, nuit tôt, elles avaient mangé dans une crêperie, Monaco avait cette douceur et cette beauté qui émanaient de Grace si "présente" bien qu’absente à jamais, un mythe, un lieu préservé, presque hors du temps. Des ruelles où flânaient quelques touristes….

Elle y était revenue quelques temps après, c’était au mois de Mai, le mois du grand prix. Un de ces amis avait voulu lui « faire assister » à cet évènement. Elle n’était pas amatrice, mais lui oui, tellement. Elle avait vu de près et surtout entendu le vrombissement des formules 3, elle ne le regrettait pas, une expérience dont elle était sortie en souriant et en se disant, que la formule 3suffisait, quel boucan !En rentrant, ils s’étaient mouillés, comme souvent, Grand prix de Monaco et Festival de Cannes voulaient dire, « jours de pluie », les dernières pluies. Mais là, la pluie était chaude, ils avaient beaucoup ri…..

Aujourd'hui, ils avaient commencé à installer le "parcours" du grand prix 2014.

 

A cette époque elle habitait Menton, le rocher était un lieu qu’elle fréquentait l’été le plus souvent. Le temps avait passé, elle avait déménagé, changé de fiancé et c’était avec son futur mari, son bébé, puis son mari et sa famille qu’elle s’y était promenée.

Pourquoi avait-elle attendue si longtemps ?  

Elle se le demandait et en même temps, ne pensait qu’à une seule chose, c’était une journée magnifique et elle allait en savourer chaque seconde.

Ils étaient montés à pieds, comme elle le faisait avant.

 

Le palais s’agrandissait, la place était presque déserte. Ils avaient déjeuné, dans un restaurant qu’ils connaissaient bien et devant lequel un goéland semblait à l’affut. Et il l’était.

 

Elle avait décidé de prendre son repas protégée par un coupe-vent. Heureusement, il y avait quelques tables le long de l’abri, et l’oiseau avait une obsession ! Il cherchait une proie. Il avait foncé sur un touriste qui passait, avait atterri sur sa tête et lui avait piqué son sandwich et ce n’était que sa mise en bouche ! Charmant oiseau brrrr…..

Avant de repartir, ils avaient emprunté les ruelles, visité la cathédrale, quelle splendeur, que de joyaux et cette atmosphère palpable, oui, c’était ça qui la troublait depuis qu’ils étaient à Monaco, elle sentait quelque chose de mystique, comme si le passé vibrait sous ses pieds,

 

Elle avait pensé à ce lieu il y a quelques mois. On lui avait parlé, puis offert un livre « Shéhérazade » pas celle à laquelle vous pensez. L’intrigue se déroulait entre Monaco et Nice. Elle avait aimé ce livre et reconnu en le lisant ces paysages familiers bien qu’un siècle soit passé depuis qu’il avait été écrit. Ce livre, elle l’avait amené pour l’abandonner, du « bookcrossing ». Ce « mouvement » l’avait interpellé, mais si elle le libérait c’est que celui qui le lui avait offert avait perdu sa confiance, elle avait donc décider de s’en séparer…… Il était passionnant…. (Le livre bien entendu)

 

Après l’avoir libéré, elle prit le chemin de retour, l’heure avançait et on l’attendait.

 

Des italiens qui étaient à bord d’un "petit train" l’avaient sifflé et complimenté….Rien ne changeait jamais, et vraiment ce n’était pas ses gambettes qu’ils regardaient ! Elle n’avait pu s’empêcher de s’en faire la réflexion.

 

 

 

BWS

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